Les lumières de l'art Gothique
C’est à partir de l’actuelle Ile de France, du milieu du 12ème siècle au milieu du 13ème siècle que l’art gothique trouve une forme aboutie. On dit souvent que c’est l’art des cathédrales françaises, même si sa diffusion dans toute l’Europe est surtout l’œuvre de moines plutôt que d’évêques. On trouve des formes de gothique différentes selon les régions, les architectes à la manœuvre, la pierre locale, et selon les époques (en 100 ans, le gothique est d’abord primitif puis classique et enfin rayonnant), finalement chaque cathédrale est unique.
Les cathédrales de St Denis et de Sens (début de construction en 1135) sont les pionnières. Leur prestige, St Denis est la nécropole des Rois, Sens est le plus puissant des archevêchés (il englobe Paris) du Royaume, va donner un élan décisif au nouveau style, elles vont servir d’exemple et seront abondamment copiées et améliorées.
Le principe essentiel de la construction gothique est l’utilisation simultanée de l’ogive, de l’arc brisé, et de l’arc boutant pour permettre d’avoir un espace, une élévation et un éclairage jamais vu auparavant. Pour compléter tous ces éléments techniques, souvent la cathédrale gothique est dotée d’une façade harmonique.
Cette combinaison permet au clergé de proposer à ses fidèles d’atteindre la Jérusalem Céleste, le croyant se sent élevé vers le paradis lorsqu’il rentre dans une église. Cette architecture permet un accroissement considérable de la luminosité et la plupart des fenêtres sont garnies de vitraux afin que la lumière soit colorée, on a l’impression d’être entouré de pierres précieuses ; l’art gothique est aussi très graphique avec des effets linéaires et de perspectives qui impressionnent le visiteur. Des éléments que l’on retrouve dans l’image de la Jérusalem Céleste (le paradis). L’architecture est au service de la religion et du message qu’elle souhaite véhiculer.
Allemagne, Angleterre, Espagne adoptent l’art gothique mais l’architecture italienne reste, elle, hermétique à ce nouveau style. Les Etats italiens (surtout les Etats proches du Saint Empire Germanique) adaptent le gothique français avec modération et discernement. Le poids des traditions de l’architecture Antique et Paléochrétienne est telles qu’une ville comme Rome reste pratiquement vierge d’édifices gothiques.
Les Cités-Etats rejettent par exemple les façades harmoniques françaises qui s’assortissent mal avec les campaniles de l’art paléochrétien. Les larges nefs, héritées aussi de cette époque, ne sont pas voutées mais plutôt charpentés. On préfère les transepts assez vastes (Santa Croce et Santa Maria Novella à Florence) et les chœurs assez courts, sous forme d’abside hérité de l’art Roman.
